La fede e i valori cristiani nella vita attiva – interview de Elizabeth de Séjournet.
Monseigneur, les 11, 12 et 13 octobre prochain, vous avez accepté de venir à Bruxelles, participer aux « European Encounters » comme conférencier sur le thème « Familles, l’Eglise vous aime ». Ces Rencontres réuniront des jeunes adultes chrétiens engagés dans la vie familiale et professionnelle. Pouvez-vous nous dire comment vous voyez la situation de la famille aujourd’hui?
A notre époque, la famille est, sans nul doute, atteinte par les transformations si rapides de la société et de la culture. De nombreuses familles vivent la vie d’aujourd’hui dans la fidélité aux valeurs qui constituent le fondement de l’institution familiale. D’autres par contre, sont tombées dans l’incertitude et l’égarement devant leurs tâches, voire dans le doute et presque l’ignorance en ce qui concerne le sens profond et la valeur de la vie conjugale et familiale. D’autres enfin voient la réalisation de leurs droits fondamentaux entravée par diverses situations d’injustice.
Pouvez-vous nous dire en quoi la famille est-elle un garant de stabilité dans notre société si troublée?
Nous sommes tous intimement convaincus de la place toute particulière que la famille occupe non seulement dans la société civile mais aussi dans l’ordonnance spirituelle de notre monde. C’est au cœur de la famille que l’individu apprend à vivre en société. Dans le livre de la Genèse il est écrit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Or l’homme d’aujourd’hui est frappé par l’individualisme. Il est tenté de croire que la vérité ultime de son être est l’autonomie, l’autosuffisance… Et c’est cette tendance qui rend difficile la capacité qu’il a à créer et tisser des liens forts et stables. Malheureusement la phrase de Sartre « l’enfer ce sont les autres » est souvent vrai. Dans une famille au contraire, il apprend à construire une relation, à se réaliser, non pas tout seul, mais avec les autres. La famille devient pour chacun une école de tolérance, de générosité ; elle est l’art de participer à l’équilibre d’une communauté. Les rues et les prisons sont pleines d’individus rejetés, abandonnés qui n’ont jamais reçu l’amour si essentiel de parents qui leur ont témoigné de l’importance des valeurs humaines et chrétiennes.
Les problèmes de bioéthique touchent de très près la vie de la famille. On pense à ces techniques de procréation médicales, à l’avortement, à l’euthanasie. Pensez-vous que le message de l’Eglise soit encore d’actualité et puisse être proposé aux familles qui sont confrontées à certaines situations de grande souffrance?
Oui, le message de l’Eglise est le seul qui soit vraiment écologique, humainement et totalement écologique. Il met le respect de la personne humaine au centre. Et dès lors, ce qu’annonce l’Eglise en matière de bioéthique doit urgemment être annoncé. Mais – et c’est là tout l’enjeu de votre symposium – il doit être BIEN expliqué. De plus en plus, les familles découvrent aujourd’hui peu à peu, le bien-fondé et la sagesse de ce que l’Eglise propose : face à la souffrance, la famille et tout l’entourage doit développer des trésors de solidarité et d’accueil afin que nous apprenions tous à chérir la vie et ainsi comprendre la valeur inaliénable de toute vie. Qu’il soit embryon, fœtus, porteur d’un handicap ou grabataire et âgé, l’être humain a un visage, et ce visage révèle mystérieusement à travers la souffrance, le Visage du Christ, serviteur souffrant. L’amour donne sens à nos vies. Et cela jusqu’au bout! Le rôle de la famille dans cet accompagnement de la fragilité humaine est donc essentiel. Seule une famille solide peut répondre aux besoins les plus profonds du cœur de l’homme.